LE MERITE DE LA CLARTE...

Publié le par helgvor

Il n'est plus à démontrer que la très libérale OCDE exerce une influence considérable sur les contre-réformes actuellement en cours, dans l'école et ailleurs. Malgré une pratique constante de la langue de bois, l'organisation ne mesure pas toujours les résistances susceptibles de se développer en France, et a donc parfois tendance à lever le voile de duplicité dont nos forces politiques masquent leurs projets véritables.

Un exemple révélateur en est fourni par les recommandations qui accompagnent le dernier document synthétique sur la situation française:

"L’une des caractéristiques traditionnelles du système français est le manque d’autonomie des chefs d’établissement. Ils n’interviennent guère dans le recrutement des enseignants ou dans leur rémunération, et les programmes sont établis dans le détail au niveau national. (…) L’étude PISA de l’OCDE semble montrer que les systèmes où l’autonomie est la plus développée donnent les meilleurs résultats.  (…)
La réussite au baccalauréat, l’examen de fin d’études secondaires, permet à l’élève de s’inscrire à l’université dans la filière de son choix (l’accès n’étant toutefois automatique que pour l’université de l’académie de résidence du futur étudiant). L’absence de sélection à l’entrée (sauf dans certains cas très particuliers) et la quasi gratuité de l’enseignement expliquent une série de dysfonctionnements.(…) Puisque l’enseignement supérieur est déjà implicitement sélectif à de nombreux égards, il faudrait mettre en place une sélection explicite pour l’entrée à l’université. L’inscription à des cours universitaires dispensés gratuitement ne devrait pas être autorisée si l’université considère que la probabilité de réussite est très faible."
On voit clairement que l'autonomie des établissements signifie celle des chefs d'établissement, et que le rôle qu'on veut faire jouer au PP en matière d'orientation est sans ambiguïté: loin de mettre en place des dispositifs permettant leur réussite à terme, quitte à multiplier les passerelles, il s'agit d'interdire l'université gratuite (quelle horreur!) à ceux dont la probabilité de réussite est la plus faible, à savoir les bacheliers issus des familles populaires... Un coupable renoncement.
Le document est ici:

Publié dans LA VOIX DE SON MAÎTRE

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