LE BILAN DESASTREUX D'UNE ANNEE PERDUE...

Publié le par snesuhry

Vaudeville.jpgChacun le sait, depuis quelques années le lycée Jules Uhry va mal, accumulant les difficultés: dégradation du climat d'établissement, détérioration de son image, découragement des équipes, effritement des résultats... Et rien n'y est plus urgent qu'une politique concertée de redressement. On en reste d'autant plus confondu devant l'incurie coupable de la direction au cours de la dernière année scolaire.

Il est vrai que 2009-2010 commençait dans un contexte difficile. La confiance des personnels n'avait pas résisté à trois années de laxisme face aux comportements a-scolaires. Profondément altérés par les menaces de sanction et les multiples tentatives d'entraver l'action syndicale, les rapports de la Direction avec l'organisation majoritaire parmi les personnels s'étaient distendus au point de devenir quasi-inexistants. Dans le même temps le mode de commandement à la fois méprisant et chaotique au Conseil d'administration rendait le travail de celui-ci totalement inefficace. Tout cela plaçait le Proviseur dans un isolement qu'aucun de ses prédécesseurs n'avait connu.

Pourtant, dès la rentrée, loin de chercher l'apaisement, il a multiplié a l'envi les provocations. Les élèves qui demandaient un prof furent éconduits, de même que les élus au CA: « Je ne vous donnerai pas le TRMD ». Puis ce fut l'irruption -au mépris de toute déontologie- dans le processus électoral, pour tenter de faire capoter la liste SNES-SNEP. Le 27 novembre, nouvel incident au CA: le Proviseur en interrompt le déroulement pour ne pas avoir à répondre aux questions des élus du SNES. Il impose un dangereux black-out à propos de l'épidémie de grippe A, et c'est par la rumeur publique que les élus apprendront l'existence d'un cas au lycée... que la Direction finira par confirmer du bout des lèvres.

Alors que le calme ne se rétablit pas dans l'établissement, que les élèves internes craignent pour leur sécurité et que le SNES demande que la question soit débattue au CA, le Proviseur oppose un refus catégorique: « ce n'est pas l'endroit ». Il consentira difficilement à une réunion du CESC qu'il s'évertuera à vider de tout contenu effectif. Résultat: Jules Uhry n'a toujours pas de plan de prévention de la violence.

Quand les inspecteurs viennent présenter la réforme, il persiste à organiser un parterre choisi... avant de céder devant la colère de plus de soixante enseignants rassemblés à l'appel du SNES. « Bien sûr, vous êtes tous les bienvenus! » Et comment donc.

Peu de temps après il interdira au SNES d'être présent avec un stand aux portes ouvertes... Et lorsque face à l'intrusion d'un jeune armé d'un couteau les enseignants font usage de leur droit de retrait, loin d'être solidaire avec les personnels, il préféra s'en prendre aux membres de la délégation.... avant de considérer le retrait comme un mouvement de grève.

Nouvel accès de déni au conseil d'administration du 30 mars face à de nouvelles intrusions à l'internat « qui ne sont pas possibles ». Il reconnaîtra l'évidence quelques jours plus tard: pour pénétrer dans l'internat il suffisait de pousser une porte....

Mais le pompon reste à venir avec la question du Conseil Pédagogique. Lors d'une rencontre avec la Direction, nous avions informé celle-ci de la décision du SNES de procéder à l'élection des représentants du personnel au sein de ce conseil. Le Proviseur avait confirmé que, les textes ne l'interdisant pas, il ne s'y opposerait pas. Il avait même donné une date limite: la première réunion du nouveau conseil d'administration, se tenant traditionnellement fin octobre. A la suite de quoi il partit en guerre contre l'élection (qualifié de « d'idée bizarre » lors de la seconde rencontre sur l'accompagnement), avant d'exiger lors du dernier CA des noms avant... le quinze septembre.

On serait porté à rire face à des retournements dignes du théâtre de boulevard (et à une duplicité que son auteur croit sans doute habile) si le résultat n'en était absolument tragique. Rien n'est fait face aux élèves a-scolaires, et la Direction a tout fait pour torpiller la mission GANTE, pourtant utile et nécessaire. Rien n'est fait pour entraver une ghettoïsation qui progresse rapidement. Rien n'est fait pour redonner confiance aux équipes.

Avec un tel bilan le Proviseur n'est tout simplement plus crédible.

C'est pourtant seul contre tous -et sans la moindre légitimité puisque le Conseil d' Administration les a rejetées- qu'il s'apprête à mettre en oeuvre ses propositions quant à la réforme du lycée et à imposer les groupes de compétence à des collègues qui n'en veulent pas.

Comme il avait déjà imposé le tutorat. Avec le résultat que l'on connaît.

Publié dans LA FSU AILLEURS

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