UN BALLON DE BAUDRUCHE AUX OBJECTIFS PAS VRAIMENT INNOCENTS

Publié le par snesuhry

ballons-baudruche.jpgWikipédia précise à propos du mot "ayatollah": "dans la langue courante, le terme est également employé pour désigner une personne particulièrement intransigeante sur un sujet précis." Question: est-il scandaleux de qualifier quelqu'un d'intransigeant ou de particulièrement intransigeant? La réponse est évidemment non.

Quelqu'un qui vient dans une réunion (par exemple de conseil pédagogique) pour dire "je veux qu'on parle exclusivement de ceci ou de cela" peut-il être qualifié d'intransigeant. On est en droit de penser que oui.

La phrase suivante : "mais les ayatollahs du proviseur nous permettent de parler de la pluie et du beau temps et de raconter des histoires salaces" accuse-t-elle quelqu'un d'avoir tenu de tels propos? Non. Elle dit -sur le mode humoristique- qu'aux yeux de certains de tels propos étaient possibles quand d'autres -autrement sérieux, comme la question des moyens par exemple- ne l'étaient pas. Ce n'est pas tout à fait la même chose.

Que reste-t-il de cette baudruche artificiellement gonflée pour nuire au SNES? Pas grand chose, si ce n'est beaucoup de cynisme et de volonté de nuire. 

Car -chacun le sait- c'est de légitimité qu'il s'agit. D'un côté légitimité d'une parole revendicative, s'appuyant sur le double refus du CA face aux suppressions de postes et face au dispositif CLAIR. De l'autre volonté de mettre en place envers et contre tout les éléments d'une réforme destructrice rejetée par une large majorité des personnels: même certains personnels de direction commencent à ruer dans les brancards. D'un côté la légitimité venant des personnels. De l'autre une légitimité formelle provenant d'un texte d'un ministre qui est tout sauf celui de l'Education Nationale.

On peut regretter cette opposition. Elle a été voulue par Châtel. Elle se constate partout, à tel point que les chefs d'établissement s'en inquiétent. Déléguer aux établissements la responsabilité de choix issus des contraintes d'une politique catastrophique et d'un budget insuffisant augmente la conflictualité dans ces mêmes établissements. C'est une raison de plus pour y être réfractaire. Et pour le SNES de dire partout où c'est possible que cette réforme n'est pas bonne et qu'elle laissera des fractures profondes.

Cela suffit pour chercher à le faire taire.

Publié dans LA FSU A JULES UHRY

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article